Surnommée « l’enfer sur terre », la prison de Con Dao incarne à elle seule toute la brutalité des deux grandes guerres de résistance du peuple vietnamien contre les colonisateurs français et l’empire américain. Si lors de votre prochain voyage à l’île de Con Dao, vous souhaitez plonger dans la mémoire tourmentée de ces années de lutte acharnée, ce lieu vous attend, chargé d’histoire et d’émotion.
- Emplacement de la prison de Con Dao sur Google Maps
1. Histoire de la prison de Con Dao
Baptisée « l’enfer sur terre », la prison de Con Dao fut le théâtre d’atrocités indicibles. Officiellement construite le 28 novembre 1861, seulement quatre mois après l’occupation française du Vietnam, elle fut conçue pour enfermer et briser les prisonniers politiques. À cette époque, elle gagnait déjà tristement la réputation de prison la plus cruelle d’Indochine.
À peine achevée, elle recevait en mars 1862 ses 50 premiers prisonniers. Mais ce chiffre n’était qu’un début : cinq ans plus tard, ils étaient déjà plus de 600 à endurer l’enfer. Pendant un demi-siècle, environ 1 000 âmes étaient constamment incarcérées derrière ses murs sombres.
Sous la domination française, notamment après l’insurrection du Sud en 1940, la prison débordait de combattants révolutionnaires. Entre 1941 et 1942, environ 20 prisonniers succombaient chaque jour sous les tortures, une hécatombe silencieuse.
La victoire de la Révolution d’août 1945 fit souffler un vent d’espoir : les prisonniers organisèrent un soulèvement, s’emparèrent de la prison et reprirent le chemin du continent pour continuer la lutte. Mais ce répit fut de courte durée. Dès 1946, les Français reprenaient possession de l’île de Con Dao, ramenant plus de 300 prisonniers sur l’île. Un massacre éclata le 27 mai 1946 : 56 prisonniers périrent en une seule après-midi.

Quand les Français se retirèrent, le régime de Saïgon prit le relais, aggravant encore les sévices. À son paroxysme, entre 1970 et 1972, la prison détenait près de 10 000 personnes, soumises à des tortures d’une cruauté inimaginable.
Le 1er mai 1975 marqua la fin de cet enfer : les prisonniers politiques prirent leur liberté, libérant Con Dao d’un siècle de souffrance. Depuis, la prison est devenue un site historique ouvert à tous, pour que nul n’oublie.
2. Que comprend le système carcéral de Côn Đảo ?
Aujourd’hui encore, les pierres murmurent les récits de douleur du système carcéral de Con Dao, composé de plusieurs prisons et cimetières parmi lesquels se distinguent les camps Phu Hai, Phu Tuong et Phu Binh.
- La prison de Phu Hai : située en plein centre-ville, il s’agit du site principal du bagne des îles Poulo-Condor. À visiter en premier, c’est ici que vous pourrez acheter le ticket valable une journée permettant l’accès aux trois sites. Attention, le billet d’entrée n’est pas vendu sur les autres sites.
- Le camp de Phu Tuong : le complexe construit en 1941 comprend notamment les Tiger’s Cages (Cages à tigres), séries de cellules très exiguës. Les détenus y étaient entassés, contraints à une position accroupie qui a rendu la majorité d’entre eux paraplégiques. De nombreux témoignages attestent des tortures pratiquées ici.
- Le camp de Phu Binh : Pendant la guerre du Vietnam, l’armée américaine a utilisé les prisons construites par les Français pour enfermer les Communistes et prisonniers de guerre, notamment ceux capturés après l’offensive du Têt. De nouveaux bâtiments ont été construits, dont celui-ci. Le camp a aussi été doté de “tiger’s cages”.
À cela s’ajoutent des lieux poignants tels que le quai 914, le pont Ma Thiên Lãnh, la maison des fonctionnaires, et le cimetière Hàng Dương, dernier refuge de nombreuses âmes brisées.
La prison de Con Dao a été restaurée, mais les visiteurs ressentent encore, à chaque pas, la lourdeur du passé. Les cages à tigres – de style français et américain – ainsi que les sinistres étables où tant de révolutionnaires ont péri, suscitent un silence respectueux chez les visiteurs.

Le camp Phu Hai, véritable symbole de cruauté, dévoile l’horreur dans toute sa crudité.

Parmi les vestiges les plus marquants, les cages à tigres françaises apparaissent, surmontées de barreaux permettant aux geôliers de surveiller les moindres mouvements des détenus et de réprimer tout élan de révolte.

Des statues de prisonniers, maigres comme des ombres, recréent avec une hypotypose saisissante la souffrance et la résilience des héros anonymes de Con Dao.
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