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Pourquoi Dalat?
Saigon est une ville en pleine expansion. Une cité bouillonnante avec des chantiers à chaque coin de rue. Autant vous dire que les bâtiments poussent comme des champignons, et avec eux, le bruit lié à la construction. Matin, midi, soir, et parfois, nuit. Et même si je suis fascinée par l’ultra-dynamisme de la capitale économique vietnamienne et sa constante métamorphose chaotique, par moment, le calme et les flâneries me manquent.
J’aime aussi beaucoup l’architecture ancienne, et si Saigon dispose de somptueux édifices historiques (Musée des Beaux Arts, Temples de Cholon, Poste Centrale, Hôtel de Ville…), les exemples sont disparates et tendent à disparaître au profit de grands immeubles modernes.
A quoi s’ajoute la fin de la saison des pluies, et avec elle le retour du soleil brûlant et de la pollution. Autant vous dire qu’une escapade hors de la ville s’imposait. Disposant d’un magnifique patrimoine architectural, de températures n’excédant pas 25°C, de beaux cadres végétaux et à seulement 300 km de Saigon, Dalat est une destination toute trouvée pour un weekend au vert.
Nous avons quitté Saigon vendredi midi, sommes arrivés le soir, repartis le lundi matin et avons donc passé trois nuits et deux jours pleins sur place. Il y a beaucoup de choses à voir à Dalat, sûrement trop pour un seul week end, donc nous avons fait le choix de ne nous concentrer que sur l’urbanisme et l’architecture. J’étais tellement pressée de partir que j’en ai oublié les batteries de mon appareil photo (numérique). J’ai pioché des photos sur internet pour les illustrations, mais vous trouverez en fin d’article quelques photos argentiques que j’ai fait avec mon vieux Canon.
L’arrivée
C’est sur un coup de tête qu’on a décidé de partir. Question transports, bus à l’aller (8 heures), avion au retour (45 minutes). Question hébergement, un seul impératif : du calme! On a eu beaucoup de chance, à seulement quelques jours du départ, de trouver une chambre en super promo dans une dépendance du Palais 1 de Bao Dai, transformée depuis peu en hôtel. Un très bon plan parce que, déjà, c’était grand luxe et ç’aurait clairement été hors budget sans la promo, et ensuite, vu que la dépendance était à quelques mètres du palais, tout le parc était privatisé la nuit pour les clients de l’hôtel.
Niveau isolement et tranquillité, on avait trouvé ce qui se faisait de mieux. Cerise sur le gâteau : les travaux de réfection de la cuisine n’étaient pas finis, donc l’hôtel (Les Villas du Roi) nous a, tous les matins, mis à disposition une voiture avec chauffeur pour nous emmener prendre le petit déjeuner (compris dans le prix de la chambre) à l’Hôtel du Parc, THE palace historique de la ville. Bref, un surclassement fortuit qui plaçait ce séjour sous des augures baudelairiens : Luxe, calme et volupté.
Un peu d’histoire
Maintenant, place à l’histoire! Nous sommes à la toute fin du XIXème siècle. Paul Doumer, alors Gouverneur d’Indochine, recherche une région au climat favorable où implanter une station climatique, cité de villégiature pour les Français en mal de fraîcheur. C’est Alexandre Yersin, fameux médecin, chercheur et explorateur qui, en 1897, lui suggère une région qu’il a découverte quatre ans plus tôt lors d’une expédition. Les températures y sont bien plus douces que dans le reste du pays, et le lieu remplit trois exigences importantes : une situation en altitude (1500 mètres au dessus de la mer), facile d’accès et alimentée en eau.
La ville de l’éternel printemps est née. A partir des années 1900 et en quarante ans, Dalat se développe rapidement en se munissant de toutes les infrastructures d’une ville moderne : services publics, gare et chemins de fer, casino, cinéma, golfs, hôtels, etc. Dalat accueille les classes aisées françaises de Saïgon qui y font construire de somptueuses villas rappelant les styles en vogue dans la métropole : chalets savoyards, demeures Art Déco, maisons basques, normandes ou alsaciennes, églises à la française…
La ville est très vite prisée pour son confort et son raffinement, et devient aussi la destination des classes vietnamiennes les plus privilégiées, dont Bao Dai, dernier empereur du Vietnam, qui y possèdera jusqu’à trois palais. Aujourd’hui, Dalat n’a rien perdu de son attrait touristique. Son climat frais, sa douceur de vivre et son patrimoine architectural en font une destination idéale pour un weekend culturel ou romantique.
Vu qu’on venait de passer presque huit heures dans un bus pour faire 300 km, nous avons directement rejoint notre chambre d’hôtel pour ne commencer les visites que le lendemain matin. Et comme les températures sont très clémentes comparé au reste du pays, nous avons quasiment tout visité à pied. Sous le soleil. Pendant des heures!
Que faire à Dalat ?
La gare
Première étape donc, la gare. Construite à partir de 1932, la gare marquait le terminus de la ligne reliant Dalat à Thap Cham, ville côtière à mi distance entre Mui Ne et Nha Trang. Conçu par les architectes Moncet et Reveron, l’édifice est très fortement inspiré d’une architecture à la croisée des styles Art Déco et néo-normand similaire à la gare de Trouville-Deauville. La ligne de chemin de fer, d’une quarantaine de kilomètres, a progressivement été abandonnée jusqu’en 1968, année qui marque la fin de son utilisation. Dans les années 1990, un court tronçon entre Dalat et Trai Mat de 7 kilomètres a été rouvert à destination des touristes.
La gare, ceinte de massifs fleuris, offre de beaux cadres bucoliques. Vous pourrez vous promener le long des rails, prendre en photo l’ancienne locomotive à vapeur, ou déguster une boisson dans un ancien wagon transformé en café.
Le train
C’est dans un train d’époque, aux wagons ornés de belles boiseries, que vous pourrez effectuer le trajet d’une demi heure jusqu’à la gare de Trai Mat, située à seulement quelques minutes à pied de la magnifique pagode de Linh Phước. Le train effectue le trajet environ cinq fois par jour, toutes les 2-3 heures. Les wagons comptent 4 classes (banquette dure, molle, banquette VIP, Carré VIP) L’aller-retour coûte 150.000 vnd pour une place en première.
Nous voilà donc embarqués dans un wagon hors du temps à destination de la pagode de Linh Phước. Durant le trajet qui sépare les deux gares, le train traverse de grandes étendues de serres où l’on devine les fleurs, fruits et légumes. Arrivés à Trai Mat, il suffit de parcourir quelques centaine de mètres sur l’artère principale avant de s’engager dans une rue perpendiculaire pour atteindre la pagode de Linh Phước, une des plus insolites du Vietnam.
La pagode de Linh Phước
Construit entre 1949 et 1952, le temple est quasiment exclusivement orné de mosaïques composées d’éclats de verre et de porcelaine. Les références aux dragons sont omniprésentes dans l’architecture du complexe, le plus long mesurant 49 mètres et étant composé de plus de 12.000 bouteilles de bière. La pagode possède aussi une immense cloche, une des plus grandes du pays, mesurant 4,38 mètres de haut, 2,33 mètres de diamètre pour un poids excédant 8,5 tonnes. Les visiteurs peuvent la faire sonner, trois fois, pour faire un voeu.
Au dessus des piliers de l’enceinte principale se trouvent une série de bas-reliefs retraçant la vie de Shakyamuni, premier bouddha du nom (il s’agit d’un titre) à qui l’on doit la naissance du bouddhisme. Ces derniers font aussi référence aux principes du Sûtra du Lotus, un des livres fondateurs de la religion rédigé entre le premier siècle avant, et le premier siècle après notre ère.
Le complexe religieux est entouré de boutiques vendant produits en bois précieux, bijoux et jades, vases et antiquités asiatiques. Bien que Linh Phước soit un site touristique, il s’agit avant tout d’un lieu de culte. Comme dans toutes les pagodes, il est demandé de se couvrir les épaules et les genoux. Veillez aussi à respecter les indications : sens de circulation, pas de photo dans le bâtiment principal, etc.
Il est possible de reprendre le même train, qui fait une escale de quarante minutes à Trai Mat, pour rentrer à Dalat, ou de passer trois heures sur place et d’emprunter le suivant. Une fois rentrés à Dalat, direction l’ancien lycée Yersin. En empruntant la rue du même nom, nous sommes tombés sur une grande demeure, face à l’institut de géographie, qui a piqué ma curiosité.
La galerie XQ
Nichée dans une immense maison sur 4 étages au 27/57 de la rue Yersin, la Galerie XQ est un espace d’exposition consacré aux broderies de la marque éponyme. La broderie sur soie est un des plus vieux savoirs-faire du Vietnam, qui se transmet de génération en génération.
La Maison XQ est aujourd’hui l’une des plus célèbres du pays à qui on doit notamment la confection d’une immense broderie réalisée en 2010 pour le millénaire de la ville d’Hanoi. L’oeuvre tire sa particularité des mathématiques : 4 (longueur en mètres) x 3 (largeur en mètres) x 167,5 (poids en kilos) = 2010 (année du Millénaire de Hanoi). Réalisée en 1000 jours, sa fabrication a nécessité quelques 3000 personnes.
Vous pourrez déambuler dans la maison comme à travers un musée pour observer les nombreuses oeuvres accrochées au mur. Le dédale de pièces ornées de bois sombre et d'éléments de décoration, quasi burlesques, donne au visiteur le sentiment d'évoluer un vieux cabinet de curiosités.
Toutes les broderies sont à vendre, à partir de 2 millions VND. Il est à noter que les borderies les plus complexes peuvent exiger plusieurs années de travail. La marque possède aussi un petit village artisanal à la sortie de la ville, le XQ Da Lat historical village, au 258 rue Mai Anh Dao.
En poursuivant votre chemin quelques minutes sur la rue Yersin, vous atteindrez un des bâtiments les plus emblématiques de la ville.
Le lycée Yersin
Le lycée Yersin est un établissement scolaire fondé en 1927, devenu au fil des années un des bâtiments emblématiques de la ville. Le projet de construction a été confié à Paul Moncet, architecte français à qui on doit aussi la gare de la ville. Tous les matériaux, briques, tuiles, etc, ont été importés de France à l’époque de son édification.
A son inauguration, l’établissement imposait la ségrégation en n’acceptant que des enfants français. Ce n’est que dix ans plus tard que le lycée a ouvert ses portes aux enfants des élites vietnamiennes et étrangères. D’abord nommé Petit Lycée, puis Grand Lycée, c’est en 1935 qu’il est rebaptisé Lycée Yersin, toujours en hommage au fameux médecin qui a découvert et exploré la région.
Le campus, qui surplombe la ville, comprend plusieurs bâtiments. Le principal, long de 77 mètres, adopte une forme incurvée rappelant les pages d’un livre ouvert. Le clocher à son extrémité, haut de 54 mètres, est un des points culminants de Dalat, rendant l’établissement visible depuis une bonne partie de la ville. Il accueille 24 salles de classes, les autres bâtiments du complexe servant de salles de permanence, de laboratoirs ou encore de dortoirs.
Il est possible de visiter le campus, moyennant quelques deniers à l’entrée (attention, prix arbitraire et variable : le gardien nous a demandé 50.000 vnd, et 10.000 vnd aux visiteurs suivants). Même si on imagine très bien des centaines d’élèves en uniforme profitant bruyamment de la grande cour pendant la récréation, lors de notre passage, le lieu était très calme.
L’envergure du campus offre de belles promenades pour découvrir un établissement quasi figé dans le temps. Si le bâtiment principal est très prisé, les annexes sont moins fréquentées et offrent la possibilité de s’isoler des autres visiteurs pour profiter au mieux de la tranquillité du lieu.
Les bâtiments qui composent l’établissement sont de style très différents avec néanmoins un dénominateur commun : les colonnades ! Le lycée Yersin vaut le détour, aussi bien par son architecture que par l'atmosphère qu’il dégage. Pour ma part, ça a été ma visite préférée de ce weekend.
Aujourd’hui, le lieu, Trường Cao đẳng Sư phạm Đà Lạt, accueille le centre de formation des enseignants. En semaine, les visiteurs ne peuvent accéder au lieu qu’à la fin des cours, à partir de 17h.
Le quartier français
En remontant vers le Palais 1 de Bao Dai, on traverse le vieux quartier français et pour les amoureux d’architecture, c’est par là que ça se passe! C’est ici que se concentre la majeure partie des villas construites sous l’ère coloniale française. Par contre, qu’on soit clair, les maisons d’époque de ce quartier sont éparses et ni uniformes, ni même en bon état.
Le vieux quartier français se situe de part et d’autre de la rue Trần Hưng Đạo, qui surplombe la gare et le Parc Yersin (oui, encore lui). Les villas ont toutes été construites aux alentours des années 1920 et présentent une très grande variété de style. Certaines villas s’inspirent de l’architecture régionale française : Savoie, Alsace ou Normandie, tandis que d’autres ont été bâties dans le style Art Déco, très en vogue en Europe à ce moment.
Les amateurs d’architecture coloniale ne seront pas en reste, puisqu’à l’instar d’Hanoï avec son Ministère de la Justice ou de Saïgon avec son Musée des Beaux Arts, Dalat dispose aussi de très beaux édifices aux façades jaunes et blanches, à la croisée des styles français et vietnamiens.
Si la plupart des villas ont aujourd’hui été transformées en hôtels, il reste néanmoins possible de visiter les parcs et d’observer les édifices depuis l’extérieur. Le Dalat Casada Resort, par exemple, se compose d’une dizaine de maisons d’époque, entièrement restaurées, logées au milieu d’un grand parc.
Le Palais 1 de Bao Dai
En parlant d’architecture coloniale, un des plus beaux exemples n’est autre que le Palais 1 de l’Empereur Bao Dai. Très pragmatiquement, ses propriétés ont été numérotées de 1 à 3. Celle dont nous parlons, bien plus confidentielle que ses deux camarades, est nichée au bout de la sinueuse rue Trần Quang Diệu, au milieu d’un magnifique parc sur les hauteurs de la ville.
Le terrain comprend une somptueuse demeure principale de plus de 800m2, plusieurs dépendances, un héliport et des tunnels secrets permettant de s’échapper en cas de menace. La propriété a été bâtie - en 1929 ou 1940 selon les sources - par l’ingénieur et homme d’affaire français Robert Clément Bourgery. Bao Dai la lui rachète en 1949 pour en faire son quartier général.
L’empereur est contraint à l’exil dès 1955 après avoir été renversé par son bras droit Ngô Đình Diệm, nommé président après des élections truquées. Diệm lui confisque par la même son palais qu’il occupera ponctuellement jusqu’à sa mort en 1963. Le lieu fût ensuite utilisé par les hommes politiques des différents gouvernements comme lieu de villégiature.
A partir de 1975, le palais est confié à des entreprises privées dans un but touristique, mais celles-ci le laissent peu à peu dépérir. Ce n’est qu’en 2014 que de grands travaux sont entrepris pour restaurer la villa et le parc, qui ouvriront leur porte au public quelques mois plus tard.
Aujourd’hui, il est possible de visiter le palais réaménagé comme à son origine, faire un tour en calèche dans le parc ou participer à quelques jeux installés dans des cabanons çà et là (tir à l’arc, chamboule tout, etc).
Composé d’une grande allée pavée bordée bancs et de pins, et de petits chemins dérobés, le parc offre un cadre idyllique à tous ceux qui, comme moi, sont en manque de flânerie. Le palais dispose même d’un café en extérieur, au fond du jardin, qui permet aux visiteurs de déguster une boisson à l’ombre des grands arbres. Les notes de la première Gymnopédie de Satie qui flottent dans l’air ajoutent une touche de rêverie à cet environnement calme et reposant.
Virgo Maria
En sortant de l’enceinte du palais, quand vous empruntez la route qui mène vers le centre ville, vous pourrez observer sur votre droite les vestiges d’un ancien couvent. Les sources sont rares à son sujet mais sa construction daterait des années 1930. Autrefois occupé par les Soeurs Missionnaires Franciscaines, le site comprend plusieurs bâtiments alors destinés à l’hébergement des religieuses, et à l’établissement scolaire qu’elles régissaient : l’école Virgo Maria.
Le couvent, laissé à l’abandon depuis la fin des années 1970, est dans un état de dégradation très avancée : partout la peinture s’écaille, les vitres sont brisées et les mauvaises herbes se sont infiltrées dans les moindres fissures. Même si le couvent réunit tous les éléments d’un lieu hanté (décrépitude et histoires de fantômes), il dégage toutefois une douce atmosphère de quiétude et de tranquillité. L’établissement scolaire a été récemment rénové pour accueillir une partie de l’école d’architecture, tandis que le couvent et la chapelle poursuivent leur lente déliquescence.
Le site, même s’il n’appartient pas aux attractions touristiques de Dalat, est souvent cité comme faisant partie des plus belles ruines du pays, aux côtés du parc aquatique de Hué. Un muret a depuis peu été construit le long de la rue Trần Quang Diệu, empêchant l’accès direct au lieu, mais si l’édifice vous intrigue, vous pouvez l’atteindre en empruntant l’entrée principale de l’école d’architecture sur l’avenue Hùng Vương. Avis aux amateurs d’Urbex!
Le Palais d’été de Bao Dai
Deuxième jour, autre quartier, même empereur : direction le Palais 3 de Bao Dai, surnommé le Palais d'Été. Construit entre 1933 et 1938, l’édifice fait partie des plus beaux exemple de l’architecture moderne du pays, dont le style fût très influencé par Mallet-Stevens, Walter Gropius ou Le Corbusier. Niché au milieu d’une pinède et ceint de jardins à la française, le palais accueillait la famille impériale pendant les vacances estivales.
Ce ne sont pas moins de 25 pièces qui composent le bâtiment, réparties sur deux étages : au RDC de quoi accueillir les convives (bureau, salle à manger, salle de réception) et au premier les appartements privés des membres de la famille. Les meubles Art Déco d’époque, laissés par Bao Dai après son exil, sont à la fois sobres et raffinés, loin du faste de certaines cours royales.
Même si le Palais a quelque peu perdu de son éclat avec les années, il reste l’un des monuments incontournables de Dalat et de son histoire. Pour ceux qui ont visité la cité impériale de Hué, il est intéressant de comparer l’évolution des modes de vie à travers le temps des différents membres de la dynastie Nguyễn, passant en quelques décennies de la tradition à la modernité. La dynastie s’éteindra avec l’abdication et l’exil de Bao Dai.
L’institut Pasteur et Alexandre Yersin
Du palais, en descendant vers la rue Lê Hồng Phong, vous trouverez l’Institut Pasteur, Công ty Vắc xin Pasteur Đà Lạt. Il a été construit en 1936 par l’architecte Paul Veysseyre, à qui on doit de nombreux autres édifices Art Déco à Dalat. De vous à moi, l’Institut Pasteur est surtout une excuse pour revenir sur la carrière d’Alexandre Yersin, cité plus haut, et sur l’impact de son travail au Vietnam.
Yersin est un médecin, bactériologiste et explorateur né en 1863 en Suisse. Il rejoint Paris pour ses études, obtient la nationalité française et fréquente Pasteur qui lui enseigne le principe de vaccination. Très vite, Yersin ressent le besoin de voyager et s’engage dans les Messageries Maritimes pour rejoindre l’Indochine Française.
Il y organise plusieurs expéditions au cours desquelles il découvre ce qui sera plus tard Dalat, et cartographie des régions jusque là inexplorées, dont la Chaîne Annamitique. Il se rend ensuite à Hong Kong pour étudier l’énorme épidémie de peste bubonique qui touche la région, et y découvre le bacille (la bactérie) de la peste, Yersinia pestis.
En 1895, il se sédentarise à Nha Trang où il fonde un Institut Pasteur, et poursuit son travail jusqu’à la découverte d’un sérum antipesteux. Ses recherches lui permettent de mettre au point de plusieurs vaccins pour les hommes et le animaux qu’il soigne gratuitement, sauvant pas la même nombre de paysans et d’élevages.
Outre ses recherches scientifiques, on lui doit l’importation au Vietnam du quinquina (dont on extrait la quinine utilisée dans la prévention de la malaria), de l’hévéa (arbre à caoutchouc), le développement des cultures florales, maraîchères et de café à Dalat. Il est aussi à l’initiative des Instituts Pasteur de Dalat, Nha Trang et Hanoï, de l’Ecole de Médecine d’Hanoï…
Il finit ses jours à Nha Trang où il est enterré, laissant derrière lui une vie entière de recherches pour améliorer les conditions de vie des habitants de son pays d’adoption. S’il est relativement anonyme en France, il a marqué le Vietnam de sa philanthropie, faisant partie des très rares étrangers à avoir des statues à son effigie et des rues à son nom.
La Crazy House
A quelques centaines de mètres de l’Institut Pasteur se trouve probablement la plus rocambolesque de toutes les maisons de la ville. Il s’agit bien sûr de la Crazy House, Hằng Nga Villa, fruit de l’imagination débordante de l’architecte Đặng Việt Nga.
Née en 1940, Đặng Việt Nga est la fille de Trường Chinh, Premier secrétaire du Parti communiste entre 1941 et 1956. Elle part étudier en URSS d’où elle revient diplômée de la fameuse université d’Architecture de Moscou en 1965. De retour au pays, elle intègre l’Institut d’Architecture lié au Ministère de la Construction et au Ministère de la Culture, à Hanoï.
En 1983, elle s’installe à Dalat où elle entreprend la construction de sa fameuse maison qu’elle bâtit non pas à partir de plans, mais en s’inspirant de peintures qu’elle a réalisées. Đặng Việt Nga ne cache pas sa principale source d’inspiration : Antoni Gaudí.
La Crazy House a été imaginée avec une idée majeure : renouer l’humain et le naturel. Construit toute en courbe, l’édifice rappelle certaines structures organiques comme les termitières. Et les références naturelles ne manquent pas : faisan, kangourou, ours, tigre, fourmi, sont autant de thèmes que l’architecte a donné à chacune des chambres. S’il est possible de visiter la Crazy House, il est aussi possible d’y séjourner : l’établissement, qui fait aussi chambre d’hôte, fait partie des hôtels les plus insolites au monde!
Il y avait une grande affluence quand nous y sommes passés, donc nous avons fait le choix de n’admirer la bâtisse que depuis l’extérieur avant de rejoindre le centre ville et son lac.
Le lac Xuan Huong
Epicentre de la ville, le lac Xuan Huong est un haut lieu de la vie locale. La partie Sud de ses berges a été aménagée en promenade où se rencontrent toutes les générations de Dalatois. Vous y trouverez aussi bien des jeunes familles avec leurs enfants que des personnes âgées faisant leur sport ou des ados se retrouvant pour faire un karaoké (oui, même au bord des lacs!).
Même s’il ne s’agit pas d’une attraction à proprement parler, il est toujours agréable de déambuler au bord de l’eau et de prendre part à ces moments de détente. Pour vous repaitre, vous trouverez nombre de stands de street food aux tarifs très abordables. Nous vous recommandons la spécialité locale, la bánh tráng nướng, sorte de pizza cuisinée avec une galette de riz, que vous pourrez déguster au bord de l’eau ou dans le parc Yersin juste en face.
Depuis la promenade, vous pourrez accéder à un îlot où louer des pédalos aux allures de cygnes, à la fois romantiques et terriblement kitsch. C’est là une bonne occasion de vous isoler de l’agitation de la ville, et de pouvoir observer quelques demeures cossues et reculées. (60.000 vnd pour une heure)
Le marché nocturne
Non loin de là se trouve le marché nocturne de Dalat, principale attraction touristique de la ville. Ouvert à partir de 17h, le marché nocturne, Chợ đêm, se concentre autour du rond point de la rue Nguyễn Thị Minh Khai, qui devient piéton pour l’occasion.
Aussi bien alimentaire que vestimentaire, le marché se réveille à la tombée de la nuit et devient vite l’endroit le plus animé de la ville. Vous y trouverez une grande variété de stands de street food si vous voulez dîner sur place et de nombreux vendeurs de fruits et légumes cultivés dans la région. Véritable paradoxe au Vietnam, il est possible d’acheter là grosses doudounes, gants, écharpes et bonnets, gros pulls en laine et tout l’attirail dont vous auriez besoin si vous partiez à la neige.
De nombreux étals proposent des souvenirs et autres babioles à destination des touristes. Du fait de son attrait touristique, les prix sont très variables et les arnaques fréquentes. Pensez donc à comparer les prix, et à négocier si besoin.
Un des éléments qui m’a frappé à Dalat est la forte représentation d’édifices catholiques : couvents, églises, congrégations, cathédrale, pensionnats, etc. Ici particulièrement, ce phénomène s’explique par deux principaux facteurs.
Le premier est lié à l’omniprésence française lors de sa construction. De culture catholique, les colons français ont bâti Dalat avec l’idée d’en faire une ville à la française, loin du métissage culturel d’autres villes comme Saïgon ou Hanoï. La ville avait pour but de n’accueillir que les élites françaises, puis progressivement, celles vietnamiennes.
La cathédrale, le Domaine de Marie et le Couvent des Oiseaux
Si au 19ème siècle, la France n’avait guère d’estime pour les populations autochtones de ses colonies, la donne a changé au 20ème siècle avec l’émergence d’une idée nouvelle : les peuples colonisés peuvent être éduqués, civilisés, et convertis. Dalat reflète cette idéologie “moderne” puisque, les Vietnamiens qui ont fréquenté la ville à cette époque n’ont pu faire partie des élites d’alors que parce qu’ils avaient parfaitement intégré et assimilé la culture française, jusqu’à sa religion : le catholicisme.
Ce qui nous amène à notre deuxième facteur : l’impératrice Nam Phương. Née Marie-Thérèse Nguyễn Hữu Thị Lan en 1913 dans le Delta du Mekong, Nam Phương - littéralement Parfum du Sud - est issue d’une richissime famille de commerçants catholiques. Après des études dans un pensionnat catholique d’élite en France, elle rentre au Vietnam et épouse à 20 ans l’empereur Bao Dai.
L’entourage de l'empereur voit d’un mauvais oeil cette union, d’autant que Nam Phương a décidé d’élever ses enfants, en plus du bouddhisme, dans le catholicisme. Elle se fait la bienfaitrice de nombreuses institutions et congrégations à qui elle va offrir des terres pour que ces dernières puissent s’implanter au Vietnam, et notamment à Dalat.
C’est ainsi que la ville s’est vu dotée de nombreux monuments religieux. L’un des plus emblématique est Notre-Dame du Langbian et sa chapelle Art Déco, aussi nommé Couvent des Oiseaux, où l’impératrice scolarisa ses filles. Vous pourrez aussi visiter des couvents, comme le Domaine de Marie avec son architecture néo-normande rappelant la gare.
La plupart de ces établissement ont fermé leur porte à l’arrivée de l’armée nord-vietnamienne en 1975, mais certains autres servent encore au culte, comme la cathédrale. Outre ses fameux vitraux importés directement de France, elle est célèbre pour son coq en cuivre surplombant le clocher de 47m, à l’instar des girouettes sur les églises catholiques françaises, ce qui lui valut rapidement le surnom de Nhà Tho Con Gà, l’église du poulet.
Dalat Pratique
A ce stade, nous avons fait le tour les principales attractions du centre de Dalat. Elles ne nécessitent aucun moyen de transport si vous êtes prêts à marcher quelques kilomètres par jour. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez opter pour les taxis (qui sont plus fiables que dans certaines grandes villes), ou les bus publics, mais dont le service se termine très tôt (aux alentours de 19h).
La municipalité vient, avec l’objectif de devenir une “smart city” d’ici quelques années, de mettre en place une application mobile à destination des touristes. Da Lat Flower City, c’est son nom, est disponible en vietnamien et en anglais, sur Android et sur IOS. Vous y trouverez toutes les informations dont vous avez besoin sur les hôtels, restaurants, attractions, visites, transports, etc. La ville a, en plus, doté son centre d’un wifi gratuit à destination des visiteurs.
Aux alentours
Si vous séjournez plus longtemps sur place, et que vous avez un moyen de locomotion, voici quelques activités à faire en dehors de la ville.
Les cascades
La région de Dalat comporte de nombreuses, très nombreuses cascades, plus ou moins impressionnantes, dont les plus connues sont sûrement la cascade de l'éléphant à 30 km et celle de Pongour à 50 km, toutes deux au Sud-Ouest de la ville. Pour les découvrir, je vous renvoie au blog anglophone Vietnam Coracle du camarade Tom, qui vous explique tout : localisation, histoire, prix, etc.
L’agriculture
Du fait de son climat favorable, la région de Dalat est très vite devenue un haut lieu de l’agriculture au Vietnam. On y fait pousser beaucoup de plantes qui ne pourraient pas s’épanouir sous la chaleur écrasante du reste du pays. Par exemple, l’immense majorité des fleurs que vous trouverez dans les commerces vietnamiens ont été cultivées ici.
D’ailleurs, le climat y est tellement doux que Dalat fait partie des très rares régions au Vietnam à produire du vin. Autre particularité dont les Dalatois ne sont pas peu fiers : la culture des fraises! Toutes ces formes d’agriculture ont fortement influencé le paysage de la région qui s’est couvert de serres, devenant même un des symboles de Dalat.
Le thé
Si la visite d’exploitations agricoles vous intéresse, vous pourrez vous rendre à Câu Dâ, à une vingtaine de kilomètres de Dalat. Il s’agit d’une des principales et plus anciennes plantations de thé du pays. Les milliers de petits arbustes striant les collines offrent de beaux cadres pittoresques et la visite vous éclairera sur les modes de récolte des feuilles servant aux infusions. Plusieurs essences sont cultivées sur place : thé noir, thé Oolong et celle spécifique à cette région, le thé vert qui tiendrait la subtilité de son arôme de la rosée du matin.
Le café
Autre spécialité vietnamienne cultivée dans la région, et pas des moindres : le cà phê ! Vous l’aurez deviné, il s’agit bien sûr du café. Consommé noir, cà phê đen, au lait (concentré), cà phê sữa, chaud, đen, ou froid, đá, le café est la boisson préférée des Vietnamiens. Mais saviez-vous que le Vietnam est, après le Brésil, le deuxième producteur et exportateur mondial de café?
Le secteur du café représente 3 % du PIB national, et fait vivre près de 2,6 millions de personnes. Seulement 5 à 7% de la production est destinée à une consommation locale, le reste étant exporté, principalement vers l’Allemagne et les Etats-Unis. La région regorge de plantations de café, n’hésitez pas à aller en visiter pour découvrir toutes les étapes qui séparent la plante de caféier de votre délicieux breuvage matinal.
Le kopi luwak
A Dalat, il est possible de visiter des élevages de civettes à qui on doit le fameux Kopi luwak, le café le plus cher du monde. La particularité du breuvage vient du fait que les grains de café, avant d’être torréfiés, sont récoltés dans les excréments de la civette. Le petit mammifère se nourrit des fruits du caféier dont elle ne digère que la pulpe et “rejette” le noyau. Lors de sa digestion, la civette libère des sucs gastriques qui modifient l’arôme du café et en ôte toute amertume.
Ce processus est long, rare, et donc cher. Un kilo de café Kopi luwak atteint plus de 6000 dollars sur le marché international. Si à l’origine, les excréments étaient ramassés dans la nature, ils sont aujourd’hui majoritairement issus de l’élevage intensif. Les civettes sont pour la plupart élevées en batteries, système cruel où elles sont entassés dans des cages souvent trop exiguës. Ce système nuit aux conditions de vie des animaux, c’est pourquoi nous vous demandons de vous orienter vers des élevages et marques responsables, comme Legend Revived qui laisse ses civettes évoluer en semi liberté.
Les éléphants
La région de Dalat est aussi connue pour les balades à dos d’éléphant. Les conditions de dressage des animaux sont particulièrement barbares, c’est pourquoi nous vous invitons à ne pas pratiquer cette activité. Néanmoins, si vous voulez voir des éléphants, nous vous recommandons le Parc National de Yok Don, à moins de 200 km au Nord de Dalat, qui propose d’observer les pachydermes dans leur habitat naturel. Pour en savoir plus, cliquez ici
Les transports
Il existe plusieurs options pour se rendre de Saigon à Dalat (du plus abordable au plus onéreux) :
En bus-couchette. La liaison est assurée plusieurs fois par jour par différentes compagnies. Il faut compter environ 8 heures de trajet et les tarifs s’échelonnent entre 250.000 et 500.000 VND par personne.
En limousine (minibus de luxe) : trajet de 7 heures et place à 500.000 VND (attention cependant, les places partent vite et les trajets ne sont pas toujours effectués tous les jours).
En voiture privée : environ 3,5 millions VND pour un véhicule 5 places, 4,5 millions pour un minivan. Cette option est intéressante si vous voyagez en petit groupe, même si légèrement plus chère que les deux précédentes. Comptez environ 6 heures.
En avion : ce mode de transport peut être très abordable si vous vous y prenez à l’avance, à partir de 500.000 VND par voyage et par personne. Le gain de temps est considérable : seulement 45 minutes par trajet, en gardant à l’esprit que l’aéroport de Dalat se situe à plus de 30 km de la ville (environ 250.000 VND en taxi).
Pour les réservations, je vous renvoie au site https://12go.asia, récemment traduit en français qui recense tous les modes de transports en Asie du Sud-Est et centralise les réservation. Je vous renvoie à cet article qui vous explique comment utiliser le site
Petit conseil : le site prend une commission proportionnelle au prix du billet que vous réservez. Cette dernière, négligeable pour les bus et les trains, est beaucoup plus importante sur les billets d’avion. Si vous envisagez de prendre un vol, je vous recommande donc d’utiliser https://12go.asia pour repérer ceux qui vous intéressent et de les réserver directement sur les sites des compagnies aériennes.
Le mot de la fin
Pour ma part, j’ai A-DO-RÉ Dalat, et ce, pour plusieurs raisons.
D’abord parce qu’elle est unique! A la différence des autres villes du pays, Dalat a très peu subi les dommages des différents conflits qui ont frappé le Vietnam. Elle a toujours bénéficié, depuis sa création, d’une certaine protection de la part des régimes successifs.
Contrairement à Saigon qui tend à vouloir faire table rase du passé (et de ses vestiges), la municipalité de Dalat a mis en place des politiques de conservation du patrimoine bâti qui, encore aujourd’hui, ont permis la restauration des édifices majeurs de la ville.
Dalat n’a pas subi les affres d’une colonisation forcée. A la différence des autres villes du pays qui existaient avant l’arrivée des Français, elle n’a pas eu à se réapproprier son territoire au départ de ces derniers. Du fait d’avoir été exclusivement destinée aux populations les plus aisées, Dalat a très vite accueilli les hautes strates sociales de tous les horizons.
Si elle a été née comme ville française, elle s’est progressivement construite sur une mixité culturelle, à défaut d’être sociale. Au fil des décennies, elle s’est bâti une identité propre, née de différentes influences avec comme dénominateur commun la modernité, le luxe et le raffinement. De ce passé et de son histoire, il perdure une certaine douceur de vivre qui peut parfois faire défaut à la fébrilité des grandes villes vietnamiennes.
Deuxième élément qui m’a fait apprécier la ville : on respire! Même si la cohérence architecturale pourrait lui faire défaut, elle est spacieuse et la grande majorité des maisons suivent un schéma similaire : individuelles, entre un et trois étages, et avec un jardin. Le centre ville fait exception avec ses immeubles, mais il est très aisé de s’en extraire rapidement et on reste loin de l'oppression des grandes tours de dizaines d’étages, ou des minuscules rues denses et étriquées.
Et puis c’est vert ! Après, c’est pas pour rien qu’on la surnomme la ville des fleurs. Si la végétation est extrêmement luxuriante à la campagne, il n’en est pas de même en milieu urbain. Pourtant, Dalat fait exception avec une forte densité de parcs, jardins et promenades, tous plus verdoyants les uns que les autres. Quel bonheur ça a été de pouvoir faire un pique nique, assis dans l’herbe, face au lac !
Troisième fait : il fait bon. Pour tous ceux qui ne sont pas habitués à la chaleur et à l’humidité, le Vietnam est suffocant. Particulièrement dans le sud où les températures stagnent toute l’année autour de 30 degrés. Et même après tout ce temps passé ici, je ne m’y suis toujours pas fait. Le climat dalatois est tellement doux qu’on aurait du mal à imaginer se trouver au Vietnam.
Nous avons eu la chance d’avoir grand soleil tout le weekend, avec des températures autour de 18 degrés la nuit, et entre 20 et 25 en journée. A titre de comparaison, depuis que je vis ici, il n’y a qu’une journée où le thermomètre a affiché 22 degrés à Saigon, à cause du passage d’un typhon qui avait largement refroidi l’air.
Ca a été vraiment très agréable de pouvoir se balader toute une journée, au soleil, sans fondre. C’est ce qui me manque le plus ici et que j’ai pu retrouver à Dalat : flâner pendant des heures et pouvoir prendre le temps d’observer les alentours.
Dernier point : quelle richesse architecturale ! Alors, bien sûr, j’ai subjectivement porté un regard très “occidental” sur la ville quand je l’ai visitée. Mais passé mes origines alsaciennes flattées par la présence de maisons à colombages, j’ai vraiment été impressionnée par la finesse et le raffinement de la ville. Qu’on soit clair, ce sentiment n’a pas été uniquement dû à la présence d’édifices européen, mais plus à une influence mutuelle des styles occidentaux et vietnamiens.
Dalat a su garder une certaine pondération, même dans ses constructions les plus récentes. En ça elle se distingue des autres grandes villes qui imposent une surenchère, soit en terme de hauteur, soit en terme d’ornements, à leurs édifices fraîchement bâtis.
Voilà donc, à mes yeux, la combinaison de facteurs qui fait tout le charme de Dalat.
Pour les voyageurs qui passent moins de trois semaines au Vietnam, ce n’est pas forcément une étape indispensable, puisque vous n’y serez pas aussi dépaysés qu’ailleurs. Par contre, pour tous les autres, ceux qui séjourneraient ici plus longtemps, ceux qui connaissent le Vietnam, ou tout simplement les amoureux d’architecture, Dalat fait partie des destinations immanquables.
A propos de l'auteur de cet article
Bonjour à tous, je m’appelle Ninnog!
Diplômée en médiation culturelle, puis en photographie à Paris, j’ai été rédactrice photo pour plusieurs médias avant de venir m’installer à Ho Chi Minh Ville.
C’est en parcourant le Vietnam que j’ai découvert la richesse de son paysage culturel et naturel, et des efforts nécessaires pour le protéger.
J’ai à coeur aujourd’hui d’y développer l’écotourisme, dans une approche durable et équitable afin de pouvoir transmettre et préserver le patrimoine de ce pays.
Très bon article! Merci!
Mes félicitations pour ce très bel article riche et sincère. Je prépare un court séjour de 4 semaines de mi novembre à mi décembre. Ce focus sur Da lat m’a énormément séduit pour un séjour que j’entreprends pour des séries photographiques sur les traces de notre passé colonialiste … merci encore.
Une question pratique. Désireux de faire un parcours ambitieux de Saïgon vers Hanoï est – ce que louer une voiture tout simplement (pensant ainsi avoir une plus grande autonomie et possibilités de rencontres sur parcours) est réaliste. Je n’ai pas trop de blocage budgétaire en ce qui me concerne… Et ainsi pouvoir envisager d’être plus spontané dans ce voyage (rencontres, hôtels trouvés sur place, etc …) Merci pour votre éventuelle réponse. merci encore pour votre approche éco tourisme. Je vous souhaite un plein sucés dans vos démarches professionnelles dédiées et à venir. Patrick Canhan
Bonjour Patrick,
Merci pour votre commentaire, j’espère que Dalat vous plaira!
Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne recommande pas la location de voiture au Vietnam, sauf si vous y avez déjà voyagé plusieurs fois et que vous maîtrisez donc les subtilités de la conduite locale.
Néanmoins, si vous le faites, sachez que le permis français n’est pas reconnu ici. Pensez donc à vous procurer un permis international avant votre séjour!
Merci pour ce bel article, très bien documenté. Nous y avons passé un week-end en mai 2019 et respiré, car mes enfants habitent Ho Chi Minh Ville.
Nous y avons fait une visite exhaustive, et apprécié la beauté des paysages.
Le compte-rendu du voyage sera bientôt sur mon site.
Super article
Merci !
Le meilleur café et thé vietnamien vient de Da Lat. Il vaut la peine d’y aller pour l’essayer 🙂